Georges Desvallières
(Paris 1861-1950 Paris)

Etude d'homme nu allongé

Signé (en bas à gauche) "G. Desvallières",
huile sur toile, 24 x 33,5 cm.

Vendu

 

 

Notice de l'oeuvre :

Petit-fils de l'écrivain et académicien Ernest Legouvé (1807-1903), Georges Desvallières naît au cœur des cercles intellectuels et artistiques parisiens. Encouragé à peindre par sa famille dès son plus jeune âge, il reçoit une première formation de Jules-Elie Delaunay (1828 – 1891) avant d'entrer à l’École des Beaux-Arts en 1880. Élève indépendant, il n'y reste qu'un an et choisit de continuer son apprentissage hors du cénacle académique. Sa rencontre avec Gustave Moreau est alors déterminante et bouleverse littéralement sa vision de l'art. Ce « père spirituel », futur parrain de sa fille, lui donne le goût des sujets mythologiques et religieux, l'ouvrant à un art mystique plus original. Desvallières débute au Salon des Artistes français en 1883 (où il est récompensé d'une médaille de seconde classe en 1894), participe aux premières années du Salon des artistes indépendants (fondé en 1884), puis à la création du Salon d'Automne en 1903. Au tournant du siècle, il incarne déjà le renouveau de la peinture religieuse, mais c'est à l'issue de la Première Guerre mondiale à laquelle il prit part volontairement et perdit un fils, qu'il décide de se consacrer entièrement à l'art spirituel. Il fonde ainsi en 1919 les Ateliers d'Art sacré avec Maurice Denis et obtient plusieurs commandes d’État pour les édifices commémoratifs, dont Le Drapeau du Sacré-Cœur de Notre-Dame de Verneuil (ill.1).
 

 

Notre tableau est une œuvre de jeunesse. Sujet d'étude par excellence, cette académie témoigne de la première formation de l'artiste. Sous l'égide d'un Delaunay imprégné de néo- classicisme, Desvallières apprend l'importance d'un dessin solide et la primauté du corps humain, qui reste l'architecture principale d'une œuvre. Il montre là sa maîtrise précoce, en campant en quelques coups de brosse sa figure retournée tout en laissant inachevées certaines parties. Ce traitement très libre témoigne aussi de l'influence de Moreau, qu'il rencontre dès 1878. Le maître ne considérait pas la peinture comme la reproduction du spectacle de la nature et avait pour habitude de laisser libre cours à l'imagination de ses élèves, il n'est donc pas surprenant de trouver cette atmosphère sombre, presque irréaliste dans notre académie (ill.2).

Ambroise Duchemin



Bibliographie :
Catherine Ambroselli, Georges Desvallières et le Salon d'Automne, Paris, 2003.


Hubert Duchemin
8, rue de Louvois - 75002 - PARIS
Tél: +33 (0)1 42 60 83 01
Email: hubert@hubertduchemin.com
copyright hubert duchemin 2013