Ruth Mercier
(act. vers 1880-1915)

Procession matinale sur le Ponte de la Calcina à Venise

Signé (en bas à gauche, sous la bordure du cadre),
Huile sur toile,
67 x 117 cm

Vendu

 

Notice de l'oeuvre :

Ruth Mercier nait à Colombier en Suisse de parents français. Elève de Santalès, elle se spécialise dans la représentation de paysages et de fleurs, à l’huile et à l’aquarelle. Elle adopte, pour la plupart de ses compositions, le format horizontal (ill. 1, 2 et 3).
 


Dans les années 1880, Ruth Mercier vit à Cannes et fréquente l’aristocratie britannique en villégiature sur la Côte d’Azur. Elle est domiciliée à Paris en 1902 et à Londres en 1905. Elle participe au Salon des Artistes Français à Paris, obtient une mention honorable en 1885 et une médaille de bronze à l’Exposition Universelle de 1900. Elle expose également dans diverses galeries londoniennes, ainsi qu’à la Royal Academy et au Royal Institute of Painters in Watercolor à Londres.
Ruth Mercier séjourne en Italie, sans doute à plusieurs reprises, à la fin du XIXème siècle. En 1891, elle est à Venise en compagnie d’une amie cannoise, Mlle Jackowska. La découverte de cette ville lui inspire plusieurs peintures et aquarelles (ill. 4 et 5), qu’elle expose au Salon entre 1890 et 19021.

 


Dans notre toile, Ruth Mercier met en scène une procession religieuse passant sur le pont de la Calcina, situé dans le Dorsoduro à Venise. Ce pont traverse le rio di San Vio qui débouche au Sud dans le Canal de la Giudecca. On aperçoit, à l’arrière-plan, l’église du Redentore sur l’île de la Giudecca (ill. 6).
 


Notre tableau pourrait correspondre à l’œuvre exposée au Salon de 1892 : Effet de matin, Venise. En effet, un brouillard dense enveloppe la ville aux premières lueurs de l’aube. Un ciel gris, qui se confond avec l’eau des canaux, voile les palais, les églises et les campaniles. Sur le pont de la Calcina, les prêtres marchent en tête du cortège et sont suivis par quelques fidèles. Un froid humide semble s’insinuer sous les vêtements des pèlerins qui courbent le dos.
La procession, métaphore du pèlerinage de la vie, est un thème prisé des peintres symbolistes à la fin du XIXème siècle. Ce sujet religieux donne lieu à des œuvres teintées de mysticisme, où règne un calme étrange (ill. 7). Le dessin sous-jacent apparait à certains endroits et l’emploi de tons adoucis – un camaïeu de bleus, de gris et d’ocres - évoque la légèreté de l’aquarelle. Cette coloration fondue et discrète confère à notre œuvre, d’une grande clarté, une atmosphère poétique et mélancolique. La ville de Venise, immuable et hors du temps, constitue un décor parfait, à la fois réaliste et idéal, pour cette scène empreinte de mystère, qui se déroule en parallèle à la vie ordinaire.

 

Amélie du Closel


1 Salon de 1890 : un bateau vert – Venise ; Imprezion à la Guidecca ; Effet du soir – Venise.
Salon de 1892 : Le bateau jaune – Venise ; Les gouvernails bleus – Venise ; Crépuscule d’été – Venise ; San Giorgio le soir – Venise ; Alassio le soir ; Gondole bleue ; Effet de matin – Venise.
Salon de 1897 : Dans les lagunes de Venise ; Porte du palais Pisaro à Venise ; Dans les lagunes fleuries.
Salon de 1901 : Choses qui s’en vont – Venise.
Ect.


Bibliographie en rapport :
Bénézit, Dictionnaire critique et documentaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs de tous les temps et de tous les pays par un groupe d'écrivains spécialistes français et étrangers.


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